mardi 27 février 2018

" Une INCONSOLABLE JOIE …" Gilles Baudry ( versants du secret )


Dans"l'amitié du merveilleux" 22 Février 2018, accueil du philosophe Gérard Guieze à la Chapelle Saint Laurent.
Pour agrandir, cliquer sur les Images .
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Bernard Quinsat a proposé hier après la conférence de Gérard Guièze à ceux qui le souhaitent d'écrire un texte. Je vous soumets donc celui que j'ai écrit sans prétention, mais avec plaisir....

Chantal Lucas


" S'inventer des mots et des paysages qui nous ramèneront à la joie,
Celle du petit enfant découvrant le monde et sa beauté pour la première fois.
Les mots sont de la musique, des couleurs et des paysages
Les paysages sont des mots, des couleurs et de la musique...

Marcher et se défaire de soi, de sa fatigue, de ses ruminations
Se réinventer en marchant et devenir le paysage
Devenir le chemin
Epouser ses courbes et circonvolutions
Traverser à gué ses ruisseaux
Caresser l'écorce des arbres qui nous tient lieu de peau
Se souvenir de son âge en comptant les cernes du tronc
Se fabriquer des bourgeons comme d'autres se font du mouron
Et fleurir au printemps
Etendre ses branches et danser avec jubilation
Cet excés de nature qui nous habite, que nous habitons." Chantal Lucas .
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 Marie Aujoulat
« Une philosophie du corps en marche »
Gérard Guièze sur les pas de Jean-Louis Chrétien

" Des quatre rapports de l'homme à son corps en action abordés par Jean-Louis Chrétien et présentés ce soir par Gérard Guièze en la chapelle St Laurent, l'axe de la fragilité est celui résonne le plus en moi. Cette fragilité qui peut surgir à tout moment, je la connais, j'essaie de l'apprivoiser progressivement, de l'accepter comme une preuve de mon humanité, « un correctif de la méconnaissance de soi et de l'arrogance » selon Gérard Guièze.
Elle peut survenir à tout moment, à l'improviste. Le corps se brise de façon inattendue, le souffle est court, les mots manquent.
En nous renvoyant à ce que l'on ne maîtrise pas, elle nous met à nu. « Défaillance … désorientation ... », le sens du chemin m' échappe tout à coup, je perds le nord, la boussole de mon existence se dérègle !
Pourtant pour Jean-Louis Chrétien, « elle ouvre du possible, là où le sujet suffoque ».

Présence d'une faille dans mon être, j'apprends – difficilement – à la considérer comme une richesse, un échappatoire à mon désir de vouloir maîtriser mes faiblesses. Elle me pousse à persévérer sur le chemin de ma vie, ouvre l'espace d'un nouveau possible. Elle nous apprend que vivre est une décision de tout instant.

Mais parfois, le poids à porter est bien lourd, car c'est le poids de soi-même. Il nous en coûte d'être, nous sommes las de nous-même, fatigués d'être une personne, de jouer la comédie, fatigués d'être visible. Envie de disparaître, d'être seule, hors de la présence des autres.
Cette fatigue nous révèle la charge de notre existence, nous renvoie à nos limites, à notre finitude.
Fatigue spirituelle, je ne peux plus, je n'en peux plus … Chute devant la pesanteur de mon être !
Agir suppose alors toujours de se faire violence, de lutter pour supporter cette pesanteur, l'accepter comme une fragilité de notre être.
A quoi bon poursuivre … si ce n'est pour exister … pour vivre en vérité et en liberté … pour contempler simplement … parce que chaque pas arraché sur le chemin est un défi à la vie !

« L'essentiel commence là ou je m'arrête » Cette phrase de Maurice Blanchot résonne en moi comme
une fulgurance. M'arrêter pour accepter cette fragilité, mais aussi 
ma finitude. M'arrêter sur le chemin … accepter mon incapacité à avancer, à dire, à écrire, accepter parfois le dégoût même de moi-même … et avancer le vent dans la figure, mais avec la certitude que le chemin fera son effet, que viendra le temps de l'apaisement !



 Parce que cheminer me donne ce temps et cet espace là, je peux être disponible,
présente à mes sens. En me livrant à moi-même, le corps me livre au monde. C'est la réciprocité de la sensibilité nous dit Gérard Guièze.
Si je me laisse surprendre, si j'accepte de me dépouiller, de me désencombrer des bruits du quotidien, de faire silence, si je m'abandonne... je deviens disponible pour accueillir le monde et autrui. Le plaisir devient joie, la joie devient démesure … joie spacieuse pour Jean-Louis Chrétien.
Le chemin devient son propre but, je ne cherche rien, je me laisse inviter à la joie spacieuse, j'habite le monde !
Cette ouverture me libère et me met en chemin ! Je peux avancer d'un pas plus léger, les bras grands ouverts, m'offrir à la caresse qui vient, libre de suivre le vent qui passe !

« Il n'y a pas d'autre chemin que d'aller dans le sens de la vie » Charles Juliet . " M.A .


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D' autres CONTRIBUTIONS à SUIVRE ?????

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           A propos de cette rencontre petit échange entre David Lebreton et Bernard Quinsat qui nous laisse deviner que David sera des nôtres dans l'année … date à préciser ?

Egalement deux livres de lui . " Disparaitre de soi " un peu en écho de certains passage du texte de Marie, l'autre " L'adieu au corps " nous dit l'urgence de prendre son parti et la pertinence de la rencontre avec Gérard Guiéze… et de la Marche cet " être au corps " !

- Bonjour Bernard
Bravo pour cette belle rencontre, l'oeuvre de Jean-Louis Chrétien est magnifique, 
je vous écris du Brésil où je concilie le travail et la marche
amicalement, David. 19/2/2018

- David bonjour ,  
Merci pour ce clin d'œil venu du Brésil . 
L'œuvre de David Lebreton n'est pas moins magnifique , 
c'est pourquoi je souhaite ardemment que nous trouvions 
le " moyen " de sa venue à Clermont Ferrand …courant 2018 ? 
L' offrande d'une petite pensée du matin que je dois à Jacques Reda
- lui aussi magnifique - cueillie dernièrement dans son dernier ouvrage " une civilisation du rythme ". 
A bientôt peut-être …
Bien amicalement . Bernard .


- Bonjour Bernard
Oui, j'aime énormément Jacques Reda, 
pour ma venue à Clermont nous en reparlerons bien entendu
amicalement, David





mercredi 21 février 2018

22 Février, BIENVENUE au VILLAGE Compostellan !

Pour la rencontre avec Gérard Guieze demain Jeudi 22 février 18h30 Chapelle Saint Laurent à Clermont-Ferrand
    "LA MARCHE UNE AFFAIRE DE CORPS"

mercredi 14 février 2018

" La MARCHE une affaire de CORPS " : une rencontre le 22 février !


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La MARCHE : une affaire de CORPS !

 Quand le poète*, qui lui même est marcheur, souhaite au Pèlerin que « s’abatte » sur lui , « l’inconsolable joie », le philosophe ** affirme : « Dès que la joie se lève, tout s’élargit … et notre corps, l’instant d’avant replié sur lui-même tout à coup se redresse, nous voudrions sauter, bondir, courir, danser, car nous sommes plus vifs dans un plus large espace … et le défilé resserré de notre gorge devient le gué du cri, du chant ou du rire déployé … »

Quels marcheuses ou marcheurs de grande itinérance ne se reconnaitraient pas dans cet ensemble de signes : la joie, le rire, le cri, le chant, l’envie de danser … ? Très peu vraisemblablement, mais ce que le philosophe note au passage c’est qu’au cours de cette progression, c’est un autre corps qui advient … évadé de la prison des apparences et des habitudes, un corps transformé : le Corps !

Ainsi marcher ferait prendre corps, faire corps, et chemin faisant le corps ne serait plus seulement le « véhicule » de la Marche mais il en deviendrait la destination !

En quête du corps - ou enquête sur le corps – c’est une des pistes qu’explore avec une grande singularité le philosophe Jean-Louis Chrétien, Colportage et Bernard Quinsat ont demandé à Gérard Guieze autre philosophe bien connu des clermontois de le suivre … le 22 février il nous invite à emboiter ses mots, à aller à son pas . 


Quant au sculpteur *** qui à propos de son œuvre écrit : «  je voulais créer une sculpture, que quiconque, indépendamment de ses origines, pourrait regarder et reconnaître immédiatement qu’il s’agit de l’idée de lutter pour se libérer »… n’est ce pas une autre manière d’évoquer le propre de la Marche, le propre de l’Homme 
Bernard Quinsat .

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NB : * Gilles Baudry « versants du secret » Rougerie éditeur .

** Jean-Louis Chrétien « La Joie spacieuse » éditions de Minuit .

*** Zenos Frudakis « Freedom » Philadelphie .