vendredi 23 décembre 2011

Le Jour avant le Bonheur …

Ce bouquin d' Erri de Luca est
" réfugié " dans un coin où je me plait à lire …assis . Il y a 2 ou 3 jours pendant que je me livrais à l'exercice j'en ai lu, ou plus précisément relu, quelques pages . J'adore cette écriture et ce qu'elle raconte et si ce n' était l'endroit- et l'heure- je pourrais ainsi le qualifier de livre de chevet .
C'est une édition avec des rabats de couverture dont je me sers d'habitude pour marquer mes pages . Ce matin là pour une raison qui m'échappe j'ai tendu le bras pour me saisir d'un signet égaré parmi d'autres bouquins qui tiennent compagnie à celui de De Luca. J'ai refermé machinalement et ce n'est que le lendemain que, rouvrant le livre pour reprendre ma lecture, j'ai fait le rapprochement entre ce que portait le signet et la phrase où je m'étais arrêté la veille …

…Peut-on encore à la suite de ça croire au hasard ? Sommes-nous ainsi sans doute bien souvent au lendemain du jour après le bonheur, et nous ne l'avons même pas vu passer … puissions-nous donc parier aussi sur des lendemains heureux et des "plaisirs d'amour qui dureraient toute une vie " !

Aujourd'hui que je mets en forme cette petite histoire, je suis amené après avoir écarté l'idée du hasard à revoir les images…
Sur cette une de couverture, ce type de dos, avec son galurin et ses deux valoches ce pourrait-être moi, ailleurs, un autre cliché doit en garder la trace… et cette image de " l'oiselle au balcon" dont jusque là, pensant l'avoir inventé, j'étais si fier, peut-être n'ai-je fait qu'effrontément l'emprunter à cette photo d'une rue de Naples… où d'ailleurs ?

Jusqu'à la couleur sépia qui convient si bien à mon univers, comme un rideau qui s'interpose entre moi et mes doubles afin de tenir la gravité à distance , et d'en rire souvent … et d'autres fois quand elle est trop forte la laisser emporter par cette larme chaude écrasée sur ma joue ou demeurée encore un peu au coin de l'œil , …

mardi 20 décembre 2011

Comme un échange à quatre voix …


Dans cette newsletter de chemins d'étoiles Gaelle de la Brosse avait souhaité mettre en valeur un entretien qu'elle avait eu avec Jacques Lacarrière à l'automne 2000, paru dans la revue Chemins d'étoiles n° 8. Il nous y explique les différents sens du mot « voyage », la différence entre les termes « randonnée », « marche » et « cheminement », et dévoile l'horizon de sa vaste pensée. « Chemin faisant » : tel pourrait être le titre de cette interview, qui définit d'ailleurs l'ensemble de son œuvre. Car Jacques Lacarrière fut non seulement un voyageur insatiable, mais surtout un grand cheminant.

>>> Lire l'interview

Commentaire de BQ suite à la lecture de l'interview

" Entre randonnée et marche la confusion est impossible en effet. Pour ma part, je n'emploie plus ce "gros mot" de randonnée sauf , très rarement, s'il peut m'éviter en écrivant, une répétition. Souvenons-nous encore de Lacarriére quand dans "chemin faisant " il écrit : " je n'ai rien contre les chemins balisés quand ils vont dans le même sens que moi ! " voilà une belle manière ironique d'établir " la frontiére". Ceci étant je me situe pour ma part, plus que lui, à l'écart de la flânerie: marcher étant pour moi,comme on le dit pour une parturiante, un " travail " ce que reconnaissait d'ailleurs - en se contredisant un tantinet - maître Jacques quand il vous disait : " Cheminer n'est pas seulement se déplacer, c'est avancer en se modifiant … " , en quelque sorte se mettre au monde ! Dés lors, on imagine pas la chose sans effort : sans travail ! Il y a très longtemps chère Gaele que je souhaite vous entretenir de ça, pour au moins avoir votre avis …ça commencerait au point ou en est arrivé Alix de Saint-André - Le Pélerin mag ci-dessous - quand elle est "rendue à son corps", nonobstant tout le reste !

Et si le corps était le lieu de la pensée et celui de la parole , le corps simplement et seulement pris dans le grand branle- branloire aurait dit Montaigne- de la marche. L'homme pendulaire marsupial retrouvé, enfin .

Oui mon cher Jacques, foin de dolorisme, la marche est sensuelle, jouissive comme vous le dites. Quant à moi j'emploie plutôt le mot jubilatoire . Aussi je ne vous dis pas la joie qui fut la mienne le jour ou j'ai appris qu'en espagnol jubilation était l'équivalent de retraite pour lequel je laisse à chacun le choix du sens . Vous devinerez malgré tout sans peine celui qui a ma préférence … pas celui bien sûr de cette période sensée couronner une vie mais celui qui de chaque instant tente de faire une existence. Revenant à Alix qui prenant "le chemin" pensait rentrer au monastère lui voilà donc offert une retraite : croyez-vous qu'elle ait perdu au change ?

Si Jacques Lacarrière, que vous croiserez peut-être sur le chemin de vos rêves ou de votre érudition vous faisez reproche que je m'adresse à lui comme s'il était vivant , ne le détrompez pas pour moi il n'est jamais mort - d'ailleurs dans votre entretien ne le dit-il pas d'une certaines manières de ses maîtres grecs ?

A plaisir de continuer ce bref échange …

mercredi 14 décembre 2011

jeudi 1 décembre 2011

Un matin, à pied au bord du Monde …




A Septentrion,
Au
bord du plateau en train d'échapper à l'ombre, au bord de la lumière, au bord de l'hiver sans nom, au bord de l'eau contrainte, au bord de l'air… les mains dans les poches à bord de soi-même …
Porteur du texte si beau, si simple de Pascal Quignard : "Les solidarités mystérieuses "